Gisèle Bienne
figures de l'altérité

L’œuvre de Gisèle Bienne offre des variations toujours renouvelées sur la marginalité et l’autre. Marges génériques ou marges sociales, tels sont les bords que vient explorer l’écriture de l’écrivaine qui dessine de texte en texte des personnages à la marge, en rupture de parole ou de société, mais toujours puissamment animés de désirs ou de révoltes. Ces figures blessées, dans leur chair ou leur esprit, traversent ainsi les générations et les époques, mais aussi les frontières entre l’imaginaire et le réel. Figures anonymes ou littéraires, toutes sont des réfractaires. Mais ces figures marginales sont aussi celles qui réfractent les voix autres, mêlant dans un dialogue reconduit de texte en texte les poètes de la Grande Guerre aux voix anonymes des soldats. Les études réunies dans ce volume proposent une réflexion sur la question de l’altérité : elles observent comment une vision du monde se configure dans la confrontation dialogique avec les voix autres, ou comment s’élabore la quête identitaire dans cette rencontre, amoureuse, fraternelle ou révoltée, avec l’autre. Ces différentes approches traversent les distinctions génériques, s’attachant aussi bien à la littérature dite de jeunesse qu’à la littérature générale.