Juan Benet

Le présent volume réunit des contributions — espagnoles, italienne, françaises — sur l'un des domaines d'écriture de Juan Benet les moins explorés : celui de ses nouvelles (son univers théâtral l'étant encore moins). Le texte qui ouvre le recueil, de Javier Marias, écrivain et intime de Benet, est un texte dicté par l'émotion quelques jours après la mort prématurée de son ami (janvier 1993). Il nous a semblé constituer, dans sa violence blessée, une excellente introduction à la lecture de Juan Benet. Le second est le prologue de Nunca llegards a nada, écrit par Félix de Azua, écrivain et proche ami de Benet lui aussi, pour l'édition Debate (1990). Nous remercions les deux écrivains de nous avoir laissé traduire et publier ces textes. Les autres études, émanant d'universitaires, présentent — comme il se doit — une tournure plus « pédagogique ». Elide Pittarello, à partir de l'analyse des prologues de Juan Benet à l'édition Alianza des Cuentos completos, s'emploie à démontrer de quelle façon fonctionne le discours théorique par rapport au discours artistique. Frédéric Bravo, Claude Murcia, Anne-Marie Capdeboscq, quant à eux, analysent des faits d'écriture (syntaxe, écriture brève, temps verbaux) en s'appuyant sur des nouvelles précises (Numa, una leyenda, TLB, Duelo). Enfin, Jean-Pierre Ressot et Jacques Fressard se livrent à des analyses ponctuelles — début de Una tumba, personnage de Numa. Puisse cette réflexion — et notre gratitude va à tous ceux qui l'ont exercée — être un stimulant pour la lecture d'une figure majeure de la littérature espagnole contemporaine.