La constitution du texte : le tout et ses parties
Renaissance - Âge classique

Ce volume présente les Actes d’un colloque organisé à Poitiers, en mars 1997, par le Groupe « Littérature et société en France, en Italie, en Espagne et au Portugal aux XVe-XVIIe siècles » (devenu depuis lors le « CERES XV-XVII ») de l'équipe FORELL (MSHS de Poitiers). « La constitution du texte : le tout et ses parties » : un tel titre se signale d’abord par une certaine ambiguïté, délibérément maintenue. Si la « constitution » du texte, en effet, peut s’entendre dans une perspective génétique, il s’agit aussi d’analyser le texte constitué et de dégager des effets de sens induits par la manière même dont il a été composé — tant il est vrai que Renaissance et Age classique ont été marqués, dans les littératures française, italienne et espagnole notamment, par de multiples pratiques de (re)collations, recompositions, réécritures, continuations qui, à chaque fois, (re)construisaient des parcours de lecture différents. En ce sens, la « constitution du texte » apparaît bien comme une problématique non pas spécifique à cette période, mais trouvant là un lieu privilégié.Complétant l’énoncé initial, « le tout et ses parties » ouvre une dialectique, invite à s’interroger sur les relations entre l'ensemble et ses différents composants, qu'il s’agisse par nature de textes de caractère discontinu et fragmenté et de leur collation en recueil, ou bien, par exemple, de la fonction de tel ou tel épisode dans un texte romanesque, ou bien encore des effets provoqués par la recomposition des composants en vue de la création d’un nouvel ensemble, enfin de l’aptitude de grandes œuvres à fondre dans un ensemble organique des matériaux variés, voire a priori hétéroclites. Aussi bien notre problématique ne pouvait-elle donner lieu qu’à des études qui, portées par des méthodes d'analyse plurielles, éclaireraient des pratiques diverses — en visant cependant toujours le travail du texte dans sa constitution. Une telle démarche offrait en outre l’avantage d’une véritable pluridisciplinarité qui viserait à révéler non les spécificités de chaque aire linguistique, mais bien plutôt ce qui unit des pratiques littéraires européennes avant que d’être nationales.Le volume ici constitué ne pouvait que témoigner de cette diversité d'approches critiques ; c'est-à-dire trouver sa cohérence dans son ouverture même. C'est pourquoi aux effets de cloisonnement nous avons préféré la mise en œuvre de rapprochements susceptibles d'amener le lecteur à réagir, à faire jouer les différents éléments de ce « tout » les uns par rapport aux autres. Quatre grandes sections ponctuées de « Perspectives » proposent ainsi un parcours de lecture qui est aussi parcours de réflexion, où se réfléchissent pratiques textuelles et analyses.