Baudelaire et les formes poétiques

« Baudelaire est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu », disait Rimbaud, avec cette réserve : « Encore a-t-il vécu dans un milieu trop artiste ; et la forme si vantée en lui est mesquine : les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles. »Or, point d’aboutissement de toute une tradition de la poésie lyrique depuis la Renaissance, Baudelaire n’en est pas moins un rénovateur subversif de cette tradition. Il a bien recherché, au sein même de la poésie en vers comme à travers l’élaboration du poème en prose, des « formes nouvelles ».Les études ici réunies sont consacrées aux « tombeaux » personnels, à la « voix » discordante, à la « longueur » extraordinaire d’un poème, à la genèse du poème en prose et son statut par rapport au poème en vers, voire à quelques thèmes essentiels comme « ivresse », « rire » ou « nombre ». Elles tentent, chacune à sa façon, d’éclairer la double face de cette poésie qui est à la fois un accomplissement sans égal et un commencement absolu. Certaines d’entre elles s’intéresseront plutôt au critique Baudelaire dont les considérations esthétiques et morales, s’opposant à l’esprit du temps dans tous ses avatars et accordant l’importance première au tempérament des individus, fondent et reflètent ses créations poétiques.