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kateb Yacine ou l'étoilement de l'œuvre
« Je crois bien que je suis l’homme d’un seul livre », affirme Kateb Yacine en 1967, et il poursuit en ces termes: « À l’origine, c’était un poème qui s’est transformé en romans et en pièces de théâtre, mais c’est toujours la même œuvre que je laisserai comme je l’ai commencée, c’est-à-dire à la fois à l’état de ruines et à l’état de chantier » (Revue Jeune Afrique).C’est cette unité en mouvement qui nous retiendra, unité rayonnante et mobile tout à la fois. Le texte Nedjma (1956) est une étoile filante, dont le scintillement a été de longue date annoncé, en particulier par les étincelles de Soliloques (1947) et qui fait fulgurer sa trajectoire dans toute l’œuvre de Kateb ; quant à la figure de Nedjma, elle ne se confond pas avec sa rayonnante apparition romanesque, elle reparaît sans cesse dans l’œuvre katébienne. Elle change en étant « toujours la seule », et surtout se fait voix, chimère, cri, tout à la fois dans les univers du roman, du poème, du théâtre, dans les feuillets de L’Œuvre en fragments (1986)… Kateb, « Homme d’un seul livre » ? Mais quel livre ! Multiple sur le plan générique et sur le plan tonal – vocal même pourrait-on dire –, nourri de paroles légendaires qui n’étaient pas nécessairement destinées à consonner. Vingt ans après la mort du poète, il nous paraît opportun de proposer une lecture de cette œuvre étoilée, à partir d’outils critiques diversifiés (narratologie, sociocritique, poétique des genres) et de nous intéresser à la manière dont les forgeries de l’écrivain, en prise sur la réalité de l’Histoire algérienne, témoignent d’une énergie du renouvellement, qui n’exclut pas le détour par le territoire des ancêtres qui étaient siens, « la plus forte des multitudes ».
- Avant-propos
Par Colette Camelin et Anne-Yvonne Julien - Étoile, éclats, éclipse
- Éclairs et sillages lumineux